Epson présente son mini-recycleur de papier (et une imprimante de bureau ultrarapide)

Dan Wogan à côté du recycleur de papier Epson PaperLab © -
Els Bellens

Au salon électronique CeBit, le fabricant japonais Epson présente quelques nouveautés étonnantes. Comme un appareil permettant aux entreprises de disposer en leur sein de leur propre usine à papier, ainsi qu’une imprimante de bureau capable d’imprimer cent pages à la minute. Cette dernière fait partie d’un service d’impression géré.

Le marché des imprimantes est en recul depuis un petit temps déjà et pour les grands producteurs, il s’agit donc d’envisager d’autres sources de rentrées. Tandis que certains concurrents tels Ricoh et Kyocera se ruent par exemple sur la gestion de documents, Epson mise sur un tout autre cheval, à savoir l’écologie. L’entreprise entend en effet réduire de 90 pour cent les émissions de carbone tout au long du cycle de vie de ses produits.

Recyclage sur site

La principale nouveauté présentée par Epson au CeBit a pour nom PaperLab. L’entreprise qui l’acquerra, disposera d’un mini-centre de recyclage papier dans sa cave. L’appareil fonctionne comme une sorte de déchiqueteuse de papier acceptant d’anciens documents imprimés. Ceux-ci sont alors réduits en fibres. Le PaperLab les reconditionne ensuite pour en faire de nouvelles feuilles de papier. “C’est pour nous une autre façon d’envisager le bureau sans papier”, explique Minoru Usui, global president d’Epson, lors d’une conférence de presse tenue au CeBit. “Les gens aiment encore le papier, mais ils veulent aussi préserver l’environnement. Voilà pourquoi nous avons mis au point le premier recycleur de papier au monde exploitant un processus à ‘sec’.”

Soyons clairs, Epson croit encore dans le papier, comme on s’y attendait un peu de la part d’un fabricant connu pour ses imprimantes. “On aura toujours besoin de papier”, déclare Dan Wogan d’Epson. “Cet appareil permet de réduire le CO2, parce qu’il ne faut pas d’abord transférer le vieux papier vers le centre de recyclage traditionnel, pour ensuite racheter de nouvelles rames.” Mais on ajoutera que vous ne serez ainsi quand même pas tout à fait libéré de votre fournisseur de papier.

L'imprimante 'inverse' qui sort du papier frais recyclé
L’imprimante ‘inverse’ qui sort du papier frais recyclé© –

“PaperLab vous permet – indépendamment de la qualité de l’original – de recycler deux à trois fois votre papier”, affirme Jun Morofushi d’Epson. Vous pourrez même aller plus loin encore en ajoutant de temps à autre du papier ‘frais’, de sorte que le produit final ait encore la juste consistance. “En fin de compte, vous conserverez quelque 80 pour cent de votre volume initial en papier recyclé”, ajoute Morofushi. Ce qui disparaît, c’est notamment l’encre se trouvant sur les anciens documents. Elle a un poids différent de celui du papier et est filtrée grâce à un procédé centrifuge. Selon Morofushi, tout cela représente un petit sac à déchets tous les deux jours.

Le principal avantage de l’appareil, c’est son empreinte écologique, même si sa sécurité renforcée peut être aussi un facteur important pour pas mal d’entreprises. “Il ne s’agit pas d’une simple déchiqueteuse de papier”, indique Dan Wogan. “Quand on déchiquette du papier, il est en effet en principe encore possible – en y consacrant suffisamment de temps et de ruban adhésif – d’en recueillir encore du texte.” Des fibres traitées par le PaperLab, ce n’est plus possible. Ce qui subsiste des documents, c’est une sorte de laine, où aucune lettre n’est encore visible.

L’appareil est impressionnant. Quand on l’allume et qu’on y introduit des documents, il sort sa première feuille vierge au bout de trois minutes. Il produit jusqu’à 720 feuilles à l’heure et permet aussi d’ajouter des couleurs ou de créer des feuilles de différentes épaisseurs. Nous avons ainsi vu des cartes de visite… roses réalisées avec du papier recyclé.

Le PaperLab est déjà disponible au Japon et devrait être commercialisé chez nous à l’automne 2018.

Les ‘jets d’encre’ de demain

La deuxième grande annonce d’Epson concerne la WorkForce Pro WF-C869RDTWF, une imprimante de bureau pour les entreprises assez grandes, capable d’imprimer jusqu’à cent pages à la minute, y compris en couleur, et double face si nécessaire. Pour y arriver, la machine dispose d’une volumineuse tête d’impression qui peut ‘cracher’ jusqu’à 890 millions de points d’encre à la seconde.

Le but de l’appareil est de réduire les coûts en diminuant entre autres le travail logistique. Elle n’utilise plus les cartouches traditionnelles, mais des ‘RIP’ (Replaceable Ink Packs). Il s’agit de cartouches de la taille d’un sachet de M&M, permettant d’imprimer d’une traite 84.000 pages. Il en résulte que la maintenance nécessaire est nettement moindre. Ajoutons encore que l’imprimante n’émet guère de carbone et consomme peu d’énergie et ce, pour des raisons écologiques évidemment. Pour Epson, le jet d’encre représente en effet une alternative écologique à l’imprimante laser. “Notre imprimante génère quasiment un milliard de points d’encre à la seconde, sans aucun contact, sans chaleur et sans pression. Voilà pourquoi elle n’utilise qu’une fraction de l’énergie dont a besoin une imprimante laser”, conclut Rob Clark, senior vice president d’Epson EMEA.

Cette nouvelle machine débarquera en Belgique en tant qu’élément d’un pack de services d’impression gérés plus vaste, allant de pair avec un contrat de trois ans. En tant qu’utilisateur, vous verserez un forfait mensuel, et Epson vous fournira le papier, l’encre, la machine et les éventuelles pièces de rechange. Ces packs existent depuis quelque temps déjà aux Pays-Bas. Les utilisateurs peuvent y souscrire des packs d’impression ‘Print-as-a-Service’, dont les prix varient de 39 à 209 euros par mois. La formule la plus chère permet d’imprimer sans limite. Les packs devraient être disponibles chez nous aussi en avril.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire