L’AI de Google est capable de détecter des maladies cardiaques en scannant vos yeux

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Jari De Brabander Stagiaire DataNews

Des chercheurs de Google et de sa filiale Verily ont conçu un algorithme capable de prévoir le risque d’affections cardiaques sur base du scannage de la rétine d’un individu.

En recourant à l’apprentissage machine (‘machine learning’), Google a trouvé une nouvelle façon de prévoir le risque d’une crise cardiaque. Normalement, cela se fait sur base de ce qu’on appelle en jargon l”European SCORE risk calculator’. Une prise de sang est effectuée chez le patient à des fins d’analyse, dans le but de savoir s’il court un risque de problèmes cardiaques. Pour sa part, Google exploite une toute autre méthode. Le logiciel analyse les scans de la rétine de la personne. La rétine contient en effet de minuscules vaisseaux sanguins qui en disent long sur la santé générale de quelqu’un. En effectuant cette analyse, le logiciel est capable, selon Google, d’évaluer de manière très précise l’âge, la pression artérielle et le comportement de fumeur. Sur base de ces facteurs, l’intelligence artificielle (AI) détermine alors le risque de problèmes cardiaques.

Dans un rapport publié dans le magazine Nature du 19 février, tout ce processus a été davantage explicité. Pour former l’algorithme, Google a soumis le logiciel à un ensemble de données constitué de 300.000 dossiers médicaux à analyser au moyen de l’apprentissage machine. Le logiciel apprend ainsi à établir des liens entre les scans de la rétine et l’historique médical du patient.

Lors d’un test ultérieur, pour lequel un ensemble de 12.026 scans de rétine a été utilisé, l’AI est parvenue à déterminer correctement dans 70 pour cent des cas, si les patients concernés avaient dans le passé déjà été aux prises avec des problèmes cardiaques. Google fait ainsi seulement 2 pour cent moins bien que la méthode traditionnelle basée sur la prise de sang.

Ce qui est intéressant à noter, c’est que le logiciel utilise des données (scans de rétine) qui sont dès à présent aisément disponibles, et en tire davantage d’informations que ce dont le monde médical est capable de faire actuellement. Contrairement à d’autres applications médicales basées sur l’AI, Google ne tente pas d’imiter l’analyse humaine, mais d’analyser différemment les données existantes.

Le nouvel algorithme de Google ne sera évidemment pas immédiatement utilisé dans la pratique. Avant cela, beaucoup plus de tests devront encore être effectués, mais avec une AI apprenant toujours plus par elle-même, il est possible que la méthode de Google devienne la meilleure d’ici quelques années dans le domaine de la prévision du risque de maladies cardiaques

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