La plupart des utilisateurs de Twitter propagent de fausses infos lors de catastrophes

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Neuf utilisateurs de Twitter sur dix diffusent des informations factices lors de catastrophes. Voilà ce que nous apprend une étude effectuée à propos de l’attentat à la bombe durant le marathon de Boston, et du passage de l’ouragan Sandy.

En raison de sa rapidité et de son caractère ouvert, Twitter est plus souvent utilisé que les autres médias lors de catastrophes. Mais est-ce pour autant un canal fiable?

Des chercheurs de l’université de Buffalo ont examiné à la loupe plus de 20.000 tweets publiés lors du marathon de Boston (15 avril 2013), lorsque des attaques à la bombe et des tirs avaient coûté la vie à cinq personnes, mais aussi durant le passage de l’ouragan Sandy (octobre 2012).

Quasiment pas de rectificatifs

Il en est ressorti que pas moins de 86 à 91 pour cent des utilisateurs actifs de Twitter ont propagé de fausses informations lors de ces catastrophes. Ils ont donc diffusé volontairement de la désinformation par simple envie ou parce qu’ils trouvaient cela… agréable.

Seuls 5 à 9 pour cent des utilisateurs ont tenté de savoir si leur message était correct en le partageant et en demandant si l’information était exacte, alors qu’1 à 9 pour cent ont exprimé des doutes, en ajoutant généralement à leur tweet original que l’information pouvait ne pas être correcte.

La plupart des utilisateurs de Twitter ont donc non seulement diffusé des fausses informations, mais ils n’ont ensuite pas pris soin de les rectifier. Moins de 10 pour cent des utilisateurs ayant propagé des renseignements factices, ont supprimé leur tweet, et moins de 20 pour cent l’ont corrigé par un nouveau tweet.

‘La bourse de New York inondée’

L’ouragan Sandy est passé notamment par New York. A cette occasion, une rumeur circula rapidement sur Twitter, selon laquelle la bourse réputée de New York était inondée, ce qui était faux évidemment.

“A ce qu’on sache, il s’agit de la première étude qui a analysé de près le bien-fondé des commentaires des utilisateurs de Twitter lors de catastrophes. Malheureusement, les résultats ne sont guère flatteurs”, déclare le responsable de l’étude, Jun Zhuang de la faculté d’ingénierie industrielle et systèmes.

“Ces résultats sont importants dans la mesure où ils montrent combien il est facile de tromper les gens à des moments, où ils sont le plus vulnérables, et parce qu’ils mettent en évidence le rôle joué par les médias sociaux dans cette désinformation”, conclut Zhuang.

L’étude est parue dans la revue spécialisée Natural Hazards.

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