Les voitures électriques, une mine d’or pour (certains) producteurs de nickel

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Pieterjan Van Leemputten

A présent que quasiment chaque constructeur automobile se concentre sur des modèles électriques, le besoin en batteries est en train de croître. Il en résulte que les producteurs de nickel peuvent s’attendre à conclure de plantureux contrats et ce, même si tout le monde ne s’en réjouit pas.

Les batteries au lithium intégrant du nickel se distinguent dans la mesure où elles conservent plus longtemps leur charge électrique. Elles sont utilisées notamment dans le Model X de Tesla, mais d’autres constructeurs automobiles utilisent également ce matériau dans leurs batteries.

C’est là une formidable nouvelle pour tous ceux qui exploitent à présent une mine de nickel. C’est ainsi que l’agence Reuters cite un rapport d’UBS qui s’attend à ce que d’ici 2025, il y ait 15 millions de voitures électriques en circulation, ce qui nécessitera 300.000 à 900.000 tonnes de nickel supplémentaires. L’agence de presse, qui a parlé de ce sujet avec quelques exploitants et analystes, apporte cependant la nuance, selon laquelle seule la moitié des exploitants en profitera.

C’est ainsi que la moitié des réserves de nickel se compose de ce qu’on appelle en anglais du ‘ferronickel’ et du ‘nickel pig iron’ de qualité moindre et donc inadapté aux batteries pour voitures électriques, selon les analystes d’UBS. Un exploitant l’a aussi confirmé à l’agence de presse.

“Tout le monde ne sera pas gagnant dans cette affaire”, prétend Dan Lougher, directeur de Western Areas. “Nous avons rencontré pas mal de fabricants de batteries, qui ont des exigences très spécifiques en la matière. Quoi qu’il en soit, le nickel est un composant important de leurs batteries.”

Gagnants et perdants

Selon Reuters, ce sont notamment l’Independence Group et le Western Areas australiens qui profiteront de cet engouement autour des batteries. D’autres firmes telles Cerro Matoso (Colombie), Koniambo (Nouvelle-Calédonie, un territoire français d’outre-mer à l’est de l’Australie) et les mines d’Ango American (Brésil) n’en bénéficieront de leur côté pas, parce que leur nickel ne conviendrait pas.

Dans le cas de Nickel West (de la firme australienne BHP), l’augmentation des voitures électriques représente même une volte face. Il y a deux ans encore, l’entreprise annonçait que deux mille travailleurs allaient perdre leur emploi à l’horizon 2019. A présent, elle s’attend d’ici avril 2019 à fournir son nickel aux producteurs de batteries.

Toute cette évolution a finalement aussi un impact sur le prix du nickel. Reuters fait observer qu’au London Metal Exchange, le nickel se négocie aujourd’hui à 11.725 dollars la tonne, ce qui représente une hausse de 17 pour cent par rapport à l’année dernière. Ce prix demeure cependant encore largement sous le pic atteint en 2014 (21.400 dollars) et sous le prix le plus élevé à ce jour atteint en 2007 (51.000 dollars).

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