Trump bloque le rachat de Qualcomm

"Nous ne voulons pas d'une guerre commerciale" © REUTERS
Pieterjan Van Leemputten

Broadcom éprouve toutes les peines du monde à racheter Qualcomm. Or voici maintenant que cette tentative est bloquée par Donald Trump en personne.

Le président américain Trump a décrété un mandat présidentiel en vue de bloquer le rachat en question. “Il existe des indices crédibles qui m’incitent à penser qu’en contrôlant Qualcomm, Broadcom serait à même d’entreprendre des actions qui pourraient menacer la sécurité nationale des Etats-Unis”, peut-on lire dans le mandat du président. La proposition de rachat doit donc être interrompue.

Ces indices n’ont cependant pas été précisés plus en détail, mais il semblerait que la seule preuve tangible dans cette affaire soit liée au fait que Broadcom est une entreprise de Singapour et ce, même si ce n’est pas tout à fait vrai.

Quand Avago devient Broadcom

Broadcom a vu le jour en Californie en tant que spin-off de HP. Elle a du reste encore et toujours son siège administratif dans la ville californienne de San Jose. Mais elle a été rachetée en 2016 par Avago Technologies qui est une firme de Singapour et qui se rebaptisa elle-même ensuite en Broadcom. Son quartier général se trouve à Singapour, mais elle possède donc aussi un siège aux Etats-Unis.

Broadcom était déjà occupée à déménager son quartier général aux Etats-Unis et pour plaire aux politiciens et aux régulateurs, ce processus a été accéléré en raison du rachat envisagé. Mais cela ne suffit pas, semble-t-il. Tant Trump que le CFIUS, le Committee on Foreign Investment in the United States, entendent bloquer le rachat.

Forbes fait remarquer qu’il s’agit là d’une décision étrange, dans la mesure où Singapour est un important partenaire économique et militaire des Etats-Unis. De plus, Broadcom est en grande partie dirigée par des Américains ou des gens formés aux Etats-Unis.

Tout cela devrait faire les affaires du concurrent Intel. Ce dernier a durant la dernière décennie dû céder pas mal de terrain à Qualcomm du fait que cette dernière entreprise domine quasiment le marché mobile. Des sources anonymes venaient précisément d’annoncer qu’Intel – une firme bien américaine elle – aurait l’intention d’émettre une offre sur Qualcomm, afin d’éviter que Broadcom et Qualcomm deviennent ensemble un concurrent trop imposant pour elle.

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