” Il faut apprendre à dire ‘non’ dans la transformation numérique “

Les Esquimaux façon Marcolini © DR
Pieterjan Van Leemputten

Chacun ses propres préférences ou la même chose pour tout le monde ? Le patron de NetApp pour l’Europe a des idées très précises à ce sujet. Pour lui, l’efficacité implique de ne pas faire constamment des exceptions.

“Si vous êtes chez McDonald’s et que vous demandez une tranche de fromage supplémentaire, on vous répondra sans doute avec le sourire, mais probablement sans accéder à votre demande. ” Une image sans doute un peu surprenante dans une discussion sur la transformation numérique, mais qui s’applique aux entreprises dans le numérique. ” Chaque développeur est unique et chaque équipe ou individu a ses propres exigences, mais dans les faits, il faut harmoniser ses processus pour être efficace, explique Alexander Wallner, senior vice president et directeur général EMEA de NetApp. Si vous regardez comment se sont développées les plates-formes IT, vous constaterez que des exigences très spécifiques sont apparues et ont abouti à un paysage IT très hétérogène. Et si l’on examine le fonctionnement des hyperscalers, c’est précisément une question d’efficacité. Ils ne proposent pas 130 sortes de glaces et n’offrent que le choix entre vanille et chocolat. A mon avis, les entreprises devraient s’en inspirer plus souvent. Nous l’acceptons d’Amazon, mais dans leur propre environnement, les entreprises permettent trop souvent des exceptions. Du coup, elles sont freinées dans leur développement. ”

Dans leur propre environnement, les entreprises permettent trop souvent des exceptions. Du coup, elles sont freinées dans leur développement.

A titre d’exemple, Wallner évoque un client dont il préfère ne pas citer le nom. ” On y retrouvait pas moins de 50 environnements cloud. Certes, NetApp est capable de tous les gérer, mais un moins grand nombre permettrait davantage de flexibilité et d’élasticité. La plus-value consiste précisément à pouvoir faire beaucoup plus avec moins. ”

Du stockage à la gestion des données

Wallner s’exprimait dans le cadre de l’événement belge de NetApp où il a notamment expliqué comment sa société évoluait d’un fournisseur de stockage pur vers une organisation davantage orientée logiciels et qui supporte désormais le cloud public tout en associant ses propres produits de stockage pour cloud privé. ” L’université de Stanford nous cite comme un exemple de société qui réussit sa transformation. Le cours de notre action a doublé au cours de l’année écoulée. ” L’explication se situe en partie dans le fait que NetApp occupe un segment de marché dynamique, ce que Wallner comprend parfaitement ” Personne ne fera la une parce qu’il a choisi le meilleur système de sauvegarde pour son entreprise. Mais bien s’il a mis en place la meilleure approche de gestion des données. ”

En d’autres termes, NetApp se concentre désormais sur des fonctions de type cloud public adaptées à un environnement sur site. Et notamment en termes d’élasticité et d’automatisation. En permettant surtout de ne plus faire de différence entre les données dans Azure ou AWS et celles stockées en interne. ” Notre mission consiste à faire en sorte qu’indépendamment de l’endroit où sont les données, vous disposiez avec NetApp d’un seul et même framework identique. ”

L’IT bimodale n’existe pas

Pourtant, tout le monde n’est pas partisan de la théorie d’une plate-forme unique pour la gestion des données. Ainsi, Wallner réfute le concept d’IT bimodale défendu par Gartner. L’analyste estime en effet qu’un département IT comprend une équipe ‘lente’ chargée du support des systèmes hérités et de la stabilité de l’ensemble des infrastructures, et une équipe ‘rapide’ qui peut expérimenter plus librement avec les nouvelles technologies et se lancer dans la transformation sans mettre en péril les plates-formes du passé. ” Or la réalité est tout autre. Les équipes IT font à la fois le legacy et les nouvelles technos, la ligne est vague et il ne s’agit pas d’une rupture, mais d’un ensemble évolutif, une ligne en pointillé avec des interactions entre les deux parties. ”

RGPD

NetApp a bien conscience que le responsable des données dans une entreprise européenne se prépare désormais à l’arrivée du RGPD. Et que cette législation est une bonne chose pour l’activité de la société. ” Nous parlons de ‘lead generation by law’. Les entreprises doivent s’y conformer et répertorier leurs données en sachant qui y accède. Ce sont là des fonctions que nous proposons aux clients pour être prêts pour le RGPD. ”

D’autant que la législation ne se limite pas à l’Europe. ” Je constate que les clients du Moyen-Orient et de l’Amérique du Nord s’y intéressent aussi dans la mesure où s’ils interagissent avec des utilisateurs européens, ils doivent respecter le RGPD. A ce niveau, nous croulons sous les ateliers et sessions d’information sur la législation et la manière de s’y conformer. “

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