Découverte d’une base de données contenant des milliers de photos de jeunes filles flamandes dénudées

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Els Bellens

Des milliers de photos de jeunes filles flamandes dénudées, dont des mineures, sont stockées dans une base de données en ligne. Son accès fait l’objet d’échanges dans des groupes de clavardage (chat), d’après ce qu’a découvert la chaîne flamande VTM en collaboration avec RTL Pays-Bas. Le parquet a entamé une enquête.

Il est question d’une base de données contenant 5.000 photos de jeunes filles flamandes dénudées, dont des mineures, soigneusement classées selon leurs noms et prénoms. La… collection se trouverait sur un site web sécurisé, selon VTM Nieuws. L’accès au dossier est lié à divers clavardoirs (chatrooms) sur Discord, un service comparable à l’ancienne plate-forme de chat IRC.

Le trajet menant à ces chatrooms (un pour la Flandre, un autre pour le Benelux et un troisième pour les Pays-Bas) passerait par un site web russe traitant de ‘photos d’amateurs’. Les photos de nu ou les images de jeunes filles adoptant des poses suggestives sont souvent échangées sans leur autorisation. Selon VTM, dans ce clavardoir et d’autres encore, plus de 3.000 Flamands échangeraient des photos de ce genre.

Soyons clairs: cela va à l’encontre des règles d’utilisation de Discord même. Mais le fait est que tout un chacun peut créer un serveur de clavardage sur ce service et inviter d’autrees personnes. Si un serveur est découvert et supprimé, un autre apparaît aussitôt ailleurs. Et nombre de ces photos sont hébergées sur des services de partage de fichiers très prisés.

Contribution personnelle

VTM a ainsi trouvé un dossier ‘MegaShare’ avec une banque de données de 30.000 photos de jeunes filles flamandes et néerlandaises. Quiconque souhaite visionner le dossier, doit démontrer qu’il/elle détient des photos de nu originales et uniques à ajouter à la banque de données. Il s’agit là d’une tactique utilisée par d’autres forums de pédopornographie notamment: tout un chacun qui a accès au dossier, est en principe complice. Les journalistes ont évité cet obstacle en louant les services d’une star du porno pour une séance de photos.

Dans le dossier même, on trouverait des photos et des vidéos de quelque 142 femmes flamandes avec nom et prénom, souvent accompagnées de profils de médias sociaux. Il s’agirait tant de porno amateur que de selfies suggestifs ou de vidéos destinées à des amis, qui sont ensuite partagées à l’insu et sans l’autorisation des victimes. Pareil contenu provient parfois de comptes piratés et parfois d’ex-petits amis dans le cadre de ce qu’on appelle la ‘porno-vengeance’.

‘Sexting’

On y trouve aussi toujours plus souvent des images de voyeurs. En partie parce que le ‘sexting’ fait à présent partie de beaucoup de relations, et en partie parce qu’il y a plusieurs manières de les poster. Les photos et vidéos sont non seulement échangées via Discord, mais aussi via des groupes sur WhatsApp et Facebook, ou encore via Snapchat. Début mars, on a ainsi vu surgir sur un forum néerlandais des images de voyeur qui avaient été prises dans des vestiaires et des saunas, notamment dans le centre sportif de Gand. On y a entre-temps retiré les caméras installées en secret par un Gantois, qui est aujourd’hui sous les verrous.

Dans l’affaire du dossier MegaShare, le parquet a aussi entamé une enquête car les faits sont évidemment punissables. “Si les victimes sont des adultes, la peine maximale encourue est de cinq ans de prison”, déclare la porte-parole du parquet de Bruxelles, Ine Van Wymersch, au journal De Morgen. “S’il s’agit de victimes âgées entre 16 et 18 ans, la peine d’emprisonnement est de cinq à dix ans, et s’il s’agit de mineurs d’âge de moins de 16 ans, la peine de prison maximale est de quinze ans.”

L’enquête a été confiée à la Computer Crime Unit de la police judiciaire fédérale de Bruxelles. Elle ne va cependant pas tenter de retrouver toutes les victimes. Toute personne qui s’estime être une victime dans cette affaire, est donc invitée à prendre contact avec la police.

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