L’Allemagne veut instaurer une taxe Google européenne d’ici décembre

Olaf Scholz © Reuters
Pieterjan Van Leemputten

Le projet européen de taxer de manière plus efficiente des géants technologiques comme Google, Amazon ou Facebook, semble s’accélérer suite au forcing de l’Allemagne.

Le ministre allemand des finances Olaf Scholz déclare en effet dans le magazine Der Spiegel qu’il veut arriver à un accord contraignant d’application d’une taxe européenne sur le chiffre d’affaires numérique d’ici la prochaine réunion des ministres européens des finances en décembre.

Scholz explique qu’il soutient à présent le modèle français. “Si les négociations continuent de s’éterniser comme c’est le cas actuellement, nous serons encore et toujours en train de discuter dans un siècle. Voilà pourquoi je soutiens le modèle français”, déclare Scholz dans Der Spiegel.

La France et l’Allemagne plaident depuis longtemps déjà pour appliquer une taxe aux géants internet. Aujourd’hui, pas mal d’entre eux arrivent à éluder les impôts en Europe en transférant par exemple leur bénéfice dans des pays offrant un tarif fiscal plus favorable, ou en le versant sous forme de royalties (à peine taxées) à leur société-mère. Ce n’est pas illégal, mais cela fait en sorte que ces entreprises paient nettement moins que les autres firmes.

Or l’unanimité quant à ces règles est très lente à obtenir. C’est ainsi que le ministre français de l’économie avait en octobre encore laissé entendre qu’il en avait assez de tous ces atermoiements.

Au début de ce mois, on apprenait que l’Irlande et l’Allemagne freinaient des quatre fers. L’Allemagne allait plaider pour une approche internationale et après seulement pour une réglementation européenne, si aucune solution n’était trouvée ‘d’ici un an ou un an et demi’. Selon l’agence Reuters, l’Allemagne souhaite instaurer une exception pour les activités liées aux constructeurs automobiles. L’Irlande, elle, se trouve dans une position qui fait en sorte que, suite à ses tarifs fiscaux favorables, elle constitue le pays idéal pour que les entreprises technologiques américaines y établissent leur siège européen.

La France adopte pour sa part l’attitude de trouver cette année encore une solution à court terme. Les récents propos du ministre allemand Scholz semblent désormais aller dans ce sens.

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