La police néerlandaise parvient à décoder une appli de clavardage cryptée

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Els Bellens

La police néerlandaise a réussi à décoder le service de clavardage crypté IronChat avec lequel des criminels pensaient pouvoir chatter sans se faire remarquer. La police aurait ainsi évité une exécution et placé sous les verrous une bande de dealers. Dans les messages échangés, elle a aussi repéré une centaines d’autres suspects.

Des chercheurs de la police néerlandaise sont parvenus à confisquer un serveur du service de chat sécurisé Ironchat et en ont décrypté les messages. Ils ont ainsi pu avoir accès aux entrailles du service. Grâce aux 265.000 messages de clavardage, la police a pu interrompre des deals de drogues et du commerce d’armes.

IronChat, le service qui a été décodé, est une appli qui tourne sur l’IronPhone (très coûteux) de l’entreprise BlackBox Security. IronChat utilise une version adaptée du système de cryptage bout à bout ‘off-the-record’ de cryptage de messages.

On ne sait pas comment la police a réussi à décoder l’appli, mais le fait est que le fournisseur des cryptophones codés, un entrepreneur de Lingewaard aux Pays-Bas, a été arrêté. Il se retrouve provisoirement en prison avec un complice. Tout semble donc indiquer que le police néerlandaise a mis la main sur le serveur par lequel les messages ont été envoyés, et a ainsi pu accéder au service.

Représailles

La police révèle à présent seulement cette affaire, parce que des criminels ont commencé à se méfier, après que plusieurs suspects aient été appréhendés et que quelques deals aient été éventés. “Cela pouvait entraîner des représailles”, selon la police. Quatre personnes ont été écrouées pour avoir préparé ce genre d’acte de vengeance. “Nous avons été informés que l’exécution était déjà si avancée qu’il nous fallait réagir. Nous voulions faire savoir aux criminels qu’ils ne pouvaient plus communiquer en toute quiétude, mais que la police les avait repérés et pouvait lire par-dessus leur épaule.”

Dans plusieurs cas, des laboratoires de xtc, des armes, de l’argent, des bitcoins, des drogues douces et dures ont été découverts. En tout, ce sont quatorze suspects qui ont été appréhendés, mais davantage d’arrestations pourraient suivre. La police surveillerait plus d’une centaine de personnes. Les messages décryptés peuvent être utilisés aussi dans des enquêtes en cours.

Ce n’est pas la première fois que la police néerlandaise confisque un serveur pour y suivre temporairement les communications. L’année dernière, elle avait ainsi un mois durant surfé sur le site de drogues dans le web profond Hansa Market, avant de le désactiver et d’en arrêter les auteurs.

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