Le CCB réagit pour la première fois aux cyber-menaces chinoises et russes

© BELGA
Sebastien Marien Stagiair Data News 

Le Centre pour la Cyber-sécurité Belgique (CCB) ne distingue provisoirement pas de sérieuses menaces d’immixtion chinoise dans la cyber-sécurité de notre pays. Il ne pipe mot non plus à propos des accusations portées par les Américains et les Britanniques à l’encontre de la Russie.

‘Il n’y a actuellement aucun danger concret en provenance de Chine’, telle est en substance la teneur claire du message émis par le CCB. Malgré les tensions mondiales croissantes en matière de cyber-piratage au départ d’organisations gouvernementales, il n’existe pas suffisamment de preuves concrètes susceptibles de nous causer du souci.’ Voilà ce qu’a déclaré Miguel De Bruycker, directeur du CCB lors de la conférence de presse de lundi sur la cyber-sécurité.

La semaine dernière, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne lancèrent des accusations à l’encontre de la Russie, qui aurait été à la base de l’attaque de piratage NotPetya en 2017. En outre, il y a pour l’instant pas mal d’inquiétude tant aux Etats-Unis que chez le porte-parole journalistique Reporters Sans Frontières (RSF) à propos d’une immixtion publique chinoise via des entreprises telles Huawei.

‘Rien d’inquiétant’

La Belgique ne distingue temporairement aucun danger dans sa collaboration avec l’entreprise chinoise Huawei. “Nous examinons les problèmes soulevés ailleurs. Si nous recevions un rapport objectif contenant des données fiables susceptibles de nous alerter, nous lancerions une mise en garde”, déclare De Bruycker.

“D’une part, nous passons en revue l’objectivité des informations, mais nous examinons aussi si celles-ci sont suffisamment étayées sur le plan technique. Pour l’instant, nous n’observons rien d’inquiétant à propos de cette entreprise. Voilà pourquoi il n’est provisoirement pas possible de prendre une décision radicale à son égard.”

‘Early Warning System’

Pour ce qui est des tensions au niveau de la Russie, De Bruycker a éludé notre question quant à savoir si le CCB se faisait du souci. Il établit par contre une distinction entre les types de menace. Selon lui, il y a une grande différence entre une attaque d’un groupe de pirates ordinaire et la cybercriminalité organisée à partir d’un pays. “[…] Il existe des ‘state sponsored actors’, à savoir des cybercriminels soutenus par des institutions publiques. Souvent, ce genre d’attaque a pour but de perturber les systèmes et/ou de soutirer des renseignements.”

“Ce type d’attaque est d’un tout autre ordre [en comparaison avec celles d’un groupe de hackers ordinaire, ndlr], ce qui explique pourquoi nous sommes en train d’élaborer notre ‘Early Warning System’. D’ici la fin de cette année, nous aurons dressé une première liste d”organisations d’importance vitale’. Nous permettrons à toutes les organisations qui en feront partie, d’accéder à d’autres informations et avertissements que les habituelles mentions envoyées aux entreprises”, a encore expliqué De Bruycker.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire