‘Les Etats-Unis demandent à ses alliés d’éviter Huawei’

Donald Trump © AFP
Pieterjan Van Leemputten

Outre la croisade qu’ils mènent contre le fabricant télécom chinois, les Etats-Unis envisagent à présent de demander aux pays amis de ne pas utiliser du matériel d’Huawei.

Les Etats-Unis prétendent depuis 2012 déjà que le producteur télécom chinois Huawei utilise son matériel pour permettre à la Chine de pratiquer des actions d’espionnage. Cette attitude s’est encore renforcée ces derniers temps, ce qui fait que l’entreprise vend encore à peine ses téléphones et son matériel télécom sur le territoire américain.

Selon le Wall Street Journal, les Etats-Unis envisagent à présent d’aller encore un pas plus loin et auraient informé leurs pays alliés et les responsables des entreprises télécoms actives dans ceux-ci, surtout s’ils utilisent déjà du matériel Huawei, des cyber-risques qu’ils courent ainsi. Voilà ce que révèle le Wall Street Journal sur base de sources impliquées dans ce dossier.

Les Etats-Unis feraient part de leurs préoccupations à propos de l’utilisation de matériel télécom chinois de fabricants tels Huawei ou ZTE et ce, surtout dans les pays, où les Américains disposent d’une base militaire, comme en Allemagne, Italie ou Japon. Il se peut en effet que dans ces états, du trafic militaire transite par des réseaux commerciaux (d’acteurs chinois). L’article paru dans le Wall Street Journal indique en outre que les Etats-Unis envisageraient de proposer de l’aide financière aux pays qui répudieraient le matériel des fournisseurs chinois.

Proximus

La Belgique n’est pas mentionnée dans cet article, mais notre pays accueille le siège de l’OTAN. En outre, il y a en principe aussi une présence militaire américaine avec la base aérienne située à Chièvres. Il convient encore d’ajouter que Proximus utilise depuis des années déjà de l’équipement d’Huawei et que les deux entreprises collaborent actuellement au niveau de la 5G (même si le contrat proprement dit n’a pas encore été signé).

Dans une réaction à l’adresse de Data News, Proximus annonce qu’il n’existe pas de directive officielle, ni belge ni européenne, à propos du choix des fournisseurs.

Prétendre n’est pas démontrer

Au Wall Street Journal, le département américain du commerce s’abstient de tout commentaire au sujet de l’article publié, mais déclare simplement faire preuve de vigilance vis-à-vis des menaces ciblant les Etats-Unis. Il faut dire que ce genre de pratique n’est guère étonnant de la part des Américains. La campagne de diffamation qui y est organisée à l’encontre des acteurs télécoms chinois, sévit depuis quelques années déjà et ne fait qu’empirer, maintenant que les relations entre la Chine et les Etats-Unis se détériorent.

Une nuance importante à apporter dans cette polémique, c’est le fait qu’Huawei a toujours démenti avec force se livrer à de l’espionnage pour le compte du gouvernement chinois. Comme dans pas mal d’entreprises chinoises, les autorités possèdent aussi une petite participation dans Huawei, qui n’en reste pas moins une firme privée.

Il nous faut également faire observer ici que les Etats-Unis dénoncent depuis des années déjà les actes d’espionnage de la part d’Huawei, sans jamais encore l’avoir démontré publiquement. Et aux Etats-Unis mêmes, il a été confirmé que par l’entremise du programme Prism de la NSA par exemple, des entreprises américaines telles Google, Microsoft, Facebook, Apple et d’autres ont été forcées de collaborer à la mise sur écoute massive de citoyens.

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