Un lobby télécom veut une réunion de crise à propos d’Huawei

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Pieterjan Van Leemputten

Lors du Mobile World Congress, GSMA aspire à une concertation avec le secteur au sujet d’Huawei. Toujours plus de pouvoirs publics veulent rejeter l’entreprise chinoise, mais cela génère d’énormes obstacles.

GSMA est l’association sectorielle regroupant quasiment tous les acteurs du paysage mobile: des fabricants d’appareils et opérateurs jusqu’aux entreprises IoT et aux constructeurs automobiles. L’intention est d’organiser une réunion à propos d’Huawei plus tard ce mois-ci, en marge du Mobile World Congress. C’est ce que confirme un porte-parole à l’agence de presse Reuters. Selon les sources de Reuters, la Commission européenne envisagerait également un bannissement de l’équipement réseautique d’Huawei pour la 5G.

On ne sait pas clairement ce qui y sera concrètement demandé ou dit, mais la réunion envisagée démontre bien la gravité de la situation. Après Samsung, Huawei est le deuxième plus important fabricant de GSM au monde. L’entreprise fournit dans différents pays, dont la Belgique, des réseaux 4G et bientôt aussi de l’équipement 5G. Dans ce domaine, elle concurrence Ericsson et Nokia notamment.

Cela fait des années déjà, mais surtout depuis l’année dernière que la situation est rendue difficile par les Etats-Unis qui suggèrent constamment non seulement qu’Huawei incorpore des portes dérobées dans ses appareils à des fins d’espionnage pour le compte de la Chine, mais aussi que les firmes chinoises doivent collaborer avec le pouvoir en place pour de telles pratiques.

Tant le gouvernement chinois qu’Huawei ont toujours réfuté ces accusations. En outre, les Etats-Unis n’ont jamais apporté la preuve de ce qu’ils avancent à propos de ce type d’espionnage. Par contre, ce qui a été à plusieurs reprises déjà démontré, c’est que l’Oncle Sam surveille les autres pays, en ce compris ses propres citoyens, par le truchement d’entreprises américaines.

Tous les opérateurs ne sont pas d’accord avec ce que prétendent les Etats-Unis. En Allemagne par exemple, on insiste sur le fait qu’on n’a jamais trouvé de preuve d’un possible espionnage. Chez Deutsche Telekom, on a également déjà affirmé que le bannissement de l’équipement Huawei ralentirait de deux à trois ans le déploiement de nouveaux services.

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