Des Bruxellois veulent détecter les fuites d’eau au moyen de la technologie IoT

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L’eau est précieuse et ne doit pas être gaspillée. La moindre fuite, même cachée, peut représenter une perte d’eau importante au fil du temps. En utilisant des capteurs Internet of Things (IoT), la startup bruxelloise Shayp entend y mettre fin et éviter les dégâts des eaux de manière préventive.

Quel est le problème? Le CEO de Shayp, Alexandre McCormack, connaît bien les chiffres: ‘Pas moins de 35 pour cent de toute l’eau potable distribuée est perdue à cause de fuites, dont beaucoup dans des bâtiments. Même une mini-fuite peut se traduire par une perte de 35.000 litres par an, ce qui gonfle la facture en conséquence. Nous voulions remédier à cela en recourant à la technologie la plus récente.’

A savoir celle de l’Internet of Things (internet des objets ou IoT). Shayp a mis au point un outil, Polly, qui est connecté à un compteur classique et contrôle ainsi la consommation d’eau. ‘Il s’agit là d’un petit appareil très facile à installer en deux minutes seulement et fonctionnant sur une batterie offrant une autonomie pouvant aller jusqu’à dix ans. Les données enregistrées sont transférées via le réseau Sigfox vers nos serveurs qui traitent le tout. Le client est prévenu par SMS d’une fuite possible et via notre appli, il peut avoir une vision plus détaillée de sa consommation et même l’ajuster à une consommation belge moyenne. Il peut aussi obtenir une projection de sa facture.’

Polly est disponible dans le commerce depuis mai dernier, même si Shayp cible provisoirement surtout les marchés B2C. ‘Nous visons essentiellement les grandes cliniques et écoles, mais nous comptons déjà aussi au nombre de nos clients la ville de Bruxelles et certaines communes wallonnes, tout comme la Société Wallonne des Eaux. Grâce à des partenariats conclus avec des assureurs, nous tentons à présent aussi d’introduire Polly chez les particuliers. Les assureurs ont du reste tout intérêt à miser sur notre système dans la mesure où quasiment un tiers des versements effectués par les assurances ont trait à des dégâts domestiques dus à des problèmes de fuites d’eau. Et à côté de l’aspect préventif, il y a bien entendu pour eux également un intéressant volet marketing à l’égard de leurs clients.’

D’ici 2021, nous entendons avoir évité le gaspillage de cent milliards de litres d’eau.

Les ambitions de Shayp sont littéralement sans limite, car McCormack se tourne déjà vers l’étranger: ‘D’ici 2021, nous entendons avoir évité le gaspillage de cent milliards de litres d’eau et voulons être présents dans des endroits du monde, où nous pouvons faire réellement la différence, parce que la sécheresse y règne. Je pense à l’Afrique du Sud ou à la Californie.’

McCormack a déjà réussi à vendre son idée à un premier client, un assureur, et a ainsi trouvé l’argent pour développer son MVP. ‘Le marché fut ainsi aussi directement validé: des clients intéressés attendaient le produit’, déclare-t-il. ‘Très vite, nous avons ensuite réuni quelque 380.000 euros auprès notamment du programme iStart de l’imec, des business angels de B Angels et d’un fonds d’investissement wallon. En 2019, nous rechercherons probablement davantage de capital – sans doute 1 million d’euros – pour développer plus avant notre département vente & marketing, ainsi que Polly bien sûr.’

Shayp

Siège social: Bruxelles

Nombre d’associés: 3

A la recherche de capital supplémentaire?: Oui, une phase de capitalisation de l’ordre d’1 million d’euros est prévue l’année prochaine.

Site web: www.shayp.com

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